Cet article porte sur les réfugiés cambodgiens entrés dans les usines de la région nantaise au début des années 90. Une analyse du stéréotype d'ouvrier docile, les modalités d'émergence de ce stéréotype, les modes de pérennisation d'un tel stéréotype à meusre que ses fondements historiques s'éloignent...
Les Cambodgiens immigrés en France entre 1975 et 2000 sont des réfugiés politiques fuyant la guerre civile et le régime des Khmers rouges. L'arrivée simultanée des hommes et des femmes ne renforce pas la domination masculine, bien qu'elle soit traditionnellement établie. Le modèle familial est affaibli par les événements vécus au Cambodge et les modes de vie dans la société d'accueil.
Parce qu'on ne peut pas aborder les questions de représentation de soi et de ce que l'on donne à voir sans parler du poids de l'histoire commune entre la France et le Cambodge, la première partie de l'article est consacrée aux caractéristiques culturelles et historiques du Cambodge, tandis que la seconde partie porte sur l'héritage du protectorat sur l'élaboration de l'image de soi qui se construit en miroir avec le regard de l'Autre. Les Cambodgiens vivant leur différence au quotidien, l'auteur explore dans la denière partie les modalités et les domaines dans lesquels cette différence s'exprime.
Cette étude dresse un tableau exhaustif des conditions de vie des femmes asiatiques en France, et rend compte du poids de l'éducation familiale, religieuse et communautaire sur les trajectoires d'insertion sociale et professionnelle de 300 femmes de différentes nationalités : chinoises d'Indochine et de Chine continentale, cambodgiennes, laotiennes et vietnamiennes. L'enquête porte sur plusieurs vagues migratoires, de populations arrivées entre 1945 et 1954, 1954 et 1975, et à partir de 1975. Cette prise de parole révèle des situations contrastées car les femmes sont souvent très soumises à un devoir de réserve. Le rôle prépondérant de l'homme et les sacrifices consentis à la famille et à la communauté soulignent un cadre normatif strict. Parallèlement à des insertions professionnelles précaires dans les activités commerciales traditionnelles telle que la restauration, il existe également des parcours de réussite dans l'informatique et les technologies de pointe chez ces jeunes filles issues de l'immigration asiatique. Ils témoignent d'un début d'émancipation de modèles féminins et familiaux, où le poids des traditions et les efforts consentis laissent encore peu de place à une revendication de liberté.
150 ans de présence de la Chine, de l'Indochine, du Japon... dans la capitale françaiseAu-delà des clichés et des fantasmes, la présence dans Paris de ceux que l'on désigne comme « Asiatiques » est multiple. Dans le regard des Parisiens, elle oscille en permanence entre invisibilité et invasion. Cet album est le récit en images, jusqu'alors largement ignoré, du Paris Asie. De quelques voyageurs en 1854 à plus d'un million de résidents en France en 2004, c'est à un incroyable récit qu'invitent les quarante-huit auteurs rassemblés pour ce livre. De Deng Xiaoping à Hô Chi Minh, du japonisme à la Croisière jaune, de Foujita à Zao Wou-Ki, du Péril jaune à la naissance de Chinatown... c'est 150 ans d'histoire aux mille et une facettes que l'on découvre. À travers les centaines d'images exceptionnelles retenues, on a le sentiment que Paris a été, et reste, l'étape essentielle d'une longue marche commencée au milieu du XIXe siècle... Le Paris Asie est le dernier volet d'une trilogie sur les migrations dans la capitale, dont les premiers récits sont Le Paris noir (2001) et Le Paris arabe (2003). (Présentation de l'éditeur)
Thèse consacrée à l'étude des réfugiés cambodgiens en France entre 1975 et 1990, suite au génocide khmer. Les Cambodgiens sont réputés discrets, travailleurs et polis et sont parfois présentés comme des exemples de réussite du modèle intégrationniste français. Cette thèse analyse les processus à l'oeuvre dans leur intégration et confronte ces processus aux stéréotypes qui leur sont associés depuis leur arrivée.
Etude des relations entretenues par les Cambodgiens de France et leurs enfants avec le Cambodge.
L'auteur nous interpelle sur la problématique des enfants réfugiés d'Asie du Sud-Est. Il souligne la place des traumatismes familiaux qui modulent le fonctionnement familial interne et qui peuvent permettre de comprendre certaines difficultés rencontrées par ces enfants, et nécessitant un soutien adapté.
Les réfugiés d'Asie du Sud-Est se sont adaptés aux opportunités qui leur étaient offertes en France où ils ont été favorablement accueillis. Bien qu'ayant été colonisés par la France en tant qu'Indochinois, chaque culture est très distincte.
Les bouddhismes des migrants d'Asie du Sud-Est et des Occidentaux présentent en France des réalités bien différentes. L'Union bouddhiste de France a une double fonction de représentation et de soutien des différentes traditions auprès des pouvoirs publics.
Les réfugiés politiques d'Asie du Sud-Est sont les candidats idoines en matière de naturalisation aux yeux d'une administration sensible aux signes d'allégeance, de gratitude et d'attachement à la France. Or, pour ces réfugiés, cela signifie avant tout la libre circulation et la protection en cas de retour au pays.
L'auteur raconte l'arrivée des Boat-people venant du Sud-Est asiatique : les problèmes d'intendance, de cohabitation des cultures. France Terre d'Asile est chargé de coordonner les conditions d'accueil de plus de 150 000 personnes, sur une période de dix ans, de 1975 à 1985.
L'image positive dont bénéficient généralement les populations du Sud-Est asiatique en France est alimentée par l'histoire récente (des guerres anti-américaines à l'engouement pour le boudhisme) plus que par l'histoire coloniale de l'Indochine française.
La supposée intégration "silencieuse" des populations d'Asie du Sud-Est est due à une histoire de déclassement professionnel et de précarité, compensée par une activité associative importante.
Du fait de l'occidentalisation, les Cambodgiens, chez eux ou dans les pays d'accueil ont modifié leurs comportements corporels, leur rapport aux vêtements. Mais les valeurs essentielles demeurent, tel le respect dû aux aînés ou la nécessité de donner une bonne image de soi-même.